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Couverture de l'exposition par Radio-Canada / Radio-Canada covering the exhibition
L'exposition sera présentée à RDI, sur les écrans du métro et au téléjournal pendant la semaine du 21 octobre.
The exhibition will be presented on RDI, on the screens of the Montreal subway and on the news during the week of October 21st.
Mathieu Laca: Mort ou vif
par Lucie Renaud
publié sur le blogue Clavier bien tempéré
Il a à peine 30 ans, mais possède une rare maîtrise du médium, une culture artistique remarquable et une imagination absolument débridée. Faites vite, vous n'avez que jusqu'à dimanche pour le découvrir à la Galerie Modulum et vous approprier son univers à nul autre pareil. Son amour de Francis Bacon transparaît dans la façon dont il assemble ses toiles, les déstructure, y intègre l'élément qui perturbe la composition, déstabilise le spectateur.
Dans ses autoportraits, le personnage est parfois traqué par une idée fixe, se dévoile dans un troublant moment volé, entre jouissance et agression, ou cherche à se définir en multipliant les regards qu'il pose sur lui-même.
La puissance de ses compositions, dans lesquelles le corps joue un rôle essentiel, n'a rien à envoyer à celle de Goya. (Il propose d'ailleurs une relecture de Saturne dévorant un de ces enfants, le visage du monstre occulté semblant d'une certaine façon repousser les limites même de cette violence sublimée.) Allégories, monstres déstructurés, hermaphrodite sans tête, on sort troublé de l'expérience, sans que jamais, étonnamment, la frontière du dégoût ne soit franchie.
Mathieu Laca propose aussi une remarquable galerie de portraits d'artistes célèbres, de Picasso à Riopelle, en passant par Tchaïkovski et Genet, deux toiles devant lesquelles je me suis longuement posée, avec lesquelles je serais bien repartie (le Tchaïkovski a été adopté par un autre connaisseur).
« Peindre le portrait d’un peintre est une forme de cannibalisme artistique, explique lui-même l'artiste. Non seulement vous vous appropriez l’apparence physique dudit peintre, mais, en imitant son style, vous pouvez jouer avec ses manies. Vous entrez alors dans un dialogue entre votre propre vocabulaire pictural et le sien. C’est la lutte de Jacob avec l’Ange. D’une certaine façon, vous aspirez son âme. Ceci ajoute tout un nouveau pan d’interprétation. »
Sa série consacrée aux maîtres anciens, peinte avec les pigments et les techniques de l'époque, démontre hors de tout doute que nous avons affaire ici à un artiste en pleine possession de ses moyens, dont on continuera assurément de parler. À voir impérativement!
Dans ses autoportraits, le personnage est parfois traqué par une idée fixe, se dévoile dans un troublant moment volé, entre jouissance et agression, ou cherche à se définir en multipliant les regards qu'il pose sur lui-même.
La puissance de ses compositions, dans lesquelles le corps joue un rôle essentiel, n'a rien à envoyer à celle de Goya. (Il propose d'ailleurs une relecture de Saturne dévorant un de ces enfants, le visage du monstre occulté semblant d'une certaine façon repousser les limites même de cette violence sublimée.) Allégories, monstres déstructurés, hermaphrodite sans tête, on sort troublé de l'expérience, sans que jamais, étonnamment, la frontière du dégoût ne soit franchie.
Mathieu Laca propose aussi une remarquable galerie de portraits d'artistes célèbres, de Picasso à Riopelle, en passant par Tchaïkovski et Genet, deux toiles devant lesquelles je me suis longuement posée, avec lesquelles je serais bien repartie (le Tchaïkovski a été adopté par un autre connaisseur).
« Peindre le portrait d’un peintre est une forme de cannibalisme artistique, explique lui-même l'artiste. Non seulement vous vous appropriez l’apparence physique dudit peintre, mais, en imitant son style, vous pouvez jouer avec ses manies. Vous entrez alors dans un dialogue entre votre propre vocabulaire pictural et le sien. C’est la lutte de Jacob avec l’Ange. D’une certaine façon, vous aspirez son âme. Ceci ajoute tout un nouveau pan d’interprétation. »
Sa série consacrée aux maîtres anciens, peinte avec les pigments et les techniques de l'époque, démontre hors de tout doute que nous avons affaire ici à un artiste en pleine possession de ses moyens, dont on continuera assurément de parler. À voir impérativement!
Les fleurs de la violence de Mathieu Laca
par François Doyon, philosophe
article publié sur LaPresse.ca
Le 19 octobre dernier, j'ai eu le bonheur d'être présent au vernissage de la première exposition montréalaise solo d'un des plus éblouissants peintres québécois, Mathieu Laca.
La tout aussi troublante que magnifique exposition Mort ou vif, portrait et autres captures nous présente des visages et des corps animés d'une violence plus forte que la vie, trop forte pour la chair.
On peut y voir une série d'autoportraits homoérotiques de très grand format, où le corps nu de l'artiste danse sur le lin mu par le désir de se répandre. D'autres autoportraits donnent à voir la chair du visage se tendre avec douleur, comme si elle était sur le point de se déchirer d'ardeur. Laca nous prouve derechef son pouvoir de rendre présent sur la toile l'éternelle puissance de l'éros mâle incarné dans sa chair.
La mise en oeuvre de cette virilité se manifeste également dans le regard pénétrant de ses maîtres anciens, où chaque tableau n'est peint qu'avec les pigments utilisés par le maître représenté. Le Titien, Delacroix, Goya, Giacometti, Picasso et bien d'autres émanent de leurs propres pigments. Les âmes de ces géants de la peinture sont toutes concentrées dans les yeux. On apprécie beaucoup l'ornementation extrêmement soignée de l'encadrement assuré par l'amoureux de l'artiste, Jean Comeau, ornementation qui se présente à nous comme un rappel du monde d'origine du maître, par-delà l'espace de la galerie et les siècles qui nous en séparent. Extrêmement intéressant de voir Laca conscient d'être travaillé par la tradition.
Une dernière série de tableaux fait éclore toute la magnificence de la violence de corps virils qui s'entredéchirent. Des carcasses de viande se tordent, des hommes animés par des puissances aussi titanesques que bestiales s'affrontent au-dessus d'un nourrisson immolé par le feu.
La tout aussi troublante que magnifique exposition Mort ou vif, portrait et autres captures nous présente des visages et des corps animés d'une violence plus forte que la vie, trop forte pour la chair.
On peut y voir une série d'autoportraits homoérotiques de très grand format, où le corps nu de l'artiste danse sur le lin mu par le désir de se répandre. D'autres autoportraits donnent à voir la chair du visage se tendre avec douleur, comme si elle était sur le point de se déchirer d'ardeur. Laca nous prouve derechef son pouvoir de rendre présent sur la toile l'éternelle puissance de l'éros mâle incarné dans sa chair.
La mise en oeuvre de cette virilité se manifeste également dans le regard pénétrant de ses maîtres anciens, où chaque tableau n'est peint qu'avec les pigments utilisés par le maître représenté. Le Titien, Delacroix, Goya, Giacometti, Picasso et bien d'autres émanent de leurs propres pigments. Les âmes de ces géants de la peinture sont toutes concentrées dans les yeux. On apprécie beaucoup l'ornementation extrêmement soignée de l'encadrement assuré par l'amoureux de l'artiste, Jean Comeau, ornementation qui se présente à nous comme un rappel du monde d'origine du maître, par-delà l'espace de la galerie et les siècles qui nous en séparent. Extrêmement intéressant de voir Laca conscient d'être travaillé par la tradition.
Une dernière série de tableaux fait éclore toute la magnificence de la violence de corps virils qui s'entredéchirent. Des carcasses de viande se tordent, des hommes animés par des puissances aussi titanesques que bestiales s'affrontent au-dessus d'un nourrisson immolé par le feu.
«Mort ou vif», l'exposition férocement sublime de Mathieu Laca
Texte de Samuel Larochelle sur le blogue Sage Gamin
Bien que plusieurs de ses œuvres fassent partie de collections privées aux États-Unis, en Allemagne, en Norvège et en Israël, le peintre Mathieu Laca présente ces jours-ci sa toute première exposition solo à Montréal, à la Galerie Modulum. Offrant une revue de ses différents projets, allant d’une série de portraits des artistes ayant influencé son parcours, en passant par des autoportraits où il apparaît dans sa tenue d’Adam et une sélection d’œuvres où l’homme et l’animal se rencontrent à bien des niveaux, l’artiste ne laisse personne indifférent.
En s’appropriant l’image de peintres, d’écrivains et de compositeurs ayant marqué sa vie (Bacon, Borduas, Van Gogh, Picasso, Genet, Tchaïkovski, Pasolini et plusieurs autres), Mathieu Laca y va de clins d’œil à leur œuvre et de références directes à leur technique, en privilégiant une sélection de pigments anciens (sombres, terreux, offrant une variété limitée de couleurs vives et coûtant une petite fortune). Pendant que certains visiteurs seront surpris de voir certains visages célèbres transformés en monstres, d’autres verront d’abord l’éventail d’émotions qui se dégagent de chaque portrait. Que le regard de ces artistes expriment la résignation, la candeur, l’indifférence, la profondeur, l’austérité, le pouvoir, la sagesse ou l’innocence, il est impossible de ne pas ressentir la charge magnétique de chacun d’eux.
Laca vous invite ensuite à découvrir une partie de son bestiaire personnel, là où l’homme, la bête et l’érotisme se chevauchent et s’enchâssent. Dans le lot d’œuvres chargées, notons un triptyque d’êtres hybrides : un corps d’oiseau avec une tête d’homme squelettique, agrémentée de croix dans les yeux, un hermaphrodite sans tête, portant un collier de dents animales, ainsi qu’un quartier de viande tout droit sorti de l’abattoir. Mentionnons également la toile où deux hommes nus se font la lutte, surmontés par des chevaux faisant échos à leur propre combat et piétinant un bébé immolé par le feu. Constitué d’œuvres complexes, où la représentation du corps et du visage n’a rien de descriptif, son bestiaire est une représentation frappante de l’extrême beauté de la violence. Ses toiles nous laissent le souffle coupé, incapables de nous prononcer, tant nous sommes secoués et dérangés.
La troisième et dernière pièce de la galerie nous invite à découvrir le journal intime en peintures de Mathieu Laca. Mélangeant force et tendresse, domination et confiance, les toiles où le peintre apparaît complètement nu nous laissent entrevoir un amour évident pour le corps de l’homme dans toutes ses nuances.
Vous avez jusqu’au 18 novembre pour faire connaissance avec le travail unique de Mathieu Laca.
Galerie Modulum 3081, rue Ontario Est (au coin de Moreau) Espace 301 et 302
Heures d’ouverture : vendredi de 12 h à 17 h / samedi et dimanche de 12 h à 19
http://www.mathieulaca.com/
En s’appropriant l’image de peintres, d’écrivains et de compositeurs ayant marqué sa vie (Bacon, Borduas, Van Gogh, Picasso, Genet, Tchaïkovski, Pasolini et plusieurs autres), Mathieu Laca y va de clins d’œil à leur œuvre et de références directes à leur technique, en privilégiant une sélection de pigments anciens (sombres, terreux, offrant une variété limitée de couleurs vives et coûtant une petite fortune). Pendant que certains visiteurs seront surpris de voir certains visages célèbres transformés en monstres, d’autres verront d’abord l’éventail d’émotions qui se dégagent de chaque portrait. Que le regard de ces artistes expriment la résignation, la candeur, l’indifférence, la profondeur, l’austérité, le pouvoir, la sagesse ou l’innocence, il est impossible de ne pas ressentir la charge magnétique de chacun d’eux.
Laca vous invite ensuite à découvrir une partie de son bestiaire personnel, là où l’homme, la bête et l’érotisme se chevauchent et s’enchâssent. Dans le lot d’œuvres chargées, notons un triptyque d’êtres hybrides : un corps d’oiseau avec une tête d’homme squelettique, agrémentée de croix dans les yeux, un hermaphrodite sans tête, portant un collier de dents animales, ainsi qu’un quartier de viande tout droit sorti de l’abattoir. Mentionnons également la toile où deux hommes nus se font la lutte, surmontés par des chevaux faisant échos à leur propre combat et piétinant un bébé immolé par le feu. Constitué d’œuvres complexes, où la représentation du corps et du visage n’a rien de descriptif, son bestiaire est une représentation frappante de l’extrême beauté de la violence. Ses toiles nous laissent le souffle coupé, incapables de nous prononcer, tant nous sommes secoués et dérangés.
La troisième et dernière pièce de la galerie nous invite à découvrir le journal intime en peintures de Mathieu Laca. Mélangeant force et tendresse, domination et confiance, les toiles où le peintre apparaît complètement nu nous laissent entrevoir un amour évident pour le corps de l’homme dans toutes ses nuances.
Vous avez jusqu’au 18 novembre pour faire connaissance avec le travail unique de Mathieu Laca.
Galerie Modulum 3081, rue Ontario Est (au coin de Moreau) Espace 301 et 302
Heures d’ouverture : vendredi de 12 h à 17 h / samedi et dimanche de 12 h à 19
http://www.mathieulaca.com/
The Master's Gaze: Mathieu Laca @ Modulum
Interview with Jordan Arseneault published in 2Bmag
For his first major solo exhibition in Montéal, lavishly gay painter Mathieu Laca has created what he calls his own personal pantheon, consisting of almost twenty portraits of famous artists, from Hieronymus Bosch, to Francis Bacon (pictured), to Laca himself.
Known to readers for last two years for his hyper-sexual canvases depicting fantastical creatures with erections and animal heads, this Laval-based artist has taken a turn to seemingly more “serious” material for his portrait series entitled Mort ou vif, to be exhibited for an entire month at the newly opened Galerie Modulum, from October 19. The exhibition represents the start of a new period for Laca’s work, as well as a new professional relationship with gallerist Normand Babin, Modulum’s curator. Our conversation with Mathieu Laca orginally published in Êtremag...
2B: The first canvas you showed us from this new series was a portrait of Francis Bacon, a gay artist whose influence has always been apparent in your work. What is it about Bacon’s life or work that inspired you to start the series with him?
Mathieu Laca: Bacon is the painter of whom I’ve made the most number of portraits. There are four paintings of him in the exhibit. His work haunts me. Like myself, he revolves entirely around the depiction of the male body. I think he was a real break-away artist by depicting the human figure with non-figurative techniques. He’s a god. I take a great deal of pleasure in painting his face, which is part doll, part bulldog…
2B: Amongst the artists you have chosen for this series, some share the trait of having lived a difficult or violent life (like Tchaikovsky or Van Gogh). What does your series say about the relationship between misfortune and creativity?
M.L.: I don’t believe that there is necessarily a link between misfortunate and creativity. But it is true that I am attracted to artists who have a tragic fate. It is perhaps their vulnerability that touches me more than anything. Furthermore, knowing that they were able to create fabulous work while they were living in destitution, it elevates the importance of what they accomplished, I think.
2B: Compared to the rampant sexuality of your previous series, the fauve influence is almost absent from the Mort ou vif portraits. Were there changes in your life that influenced this major shift in your subject matter?
M.L.: My palette has definitely evolved. There are a lot more texture effects in my pieces now. One of things people often ignore in my work is that I am in a constant of transformation, I’m always exploring new avenues and methods. I get bored very easily, and I abhor repetition.
2B: For this series, you enjoyed the collaboration of your husband, Jean Comeau, who sculpted the exquisite frames. Why were the frames so important for this project?
M.L.: My husband sculpted these motifs in connection with the artists whose portraits I painted. The frames are like a nod to the tradition of the artist, as well as an added element of a third dimension for each piece. It’s a fantastic addition to the impact of the works, and I have to say it’s a huge pleasure to work every day in the studio with Jean, with him sculpting and framing, and me painting beside him.
2B:The 20 portraits of great artists happen to include a talented young painter by the name of Mathieu Laca… Is this self-inclusion a way of situating yourself in a grand tradition, or is there a certain self-aggrandizement (perhaps ironic?) going on there?
M.L.: I paint self-portraits on a fairly regular basis, so there’s nothing ironic about that per se. However, including oneself in a series about masters, alongside portraits and bronze statues referencing art history, that is highly ironic! By situating myself within my own pantheon, I want to take the notion of narcissism to the point of farce. Some people could take a lesson, perhaps.
2B: Just as with last month’s group show RAYÉ, the Mort ou vif exhibit is the start of a relationship with the Galerie Modulum. What made you want to be a part of Normand Babin and Louis Robert’s project?
M.L.: I had a lot of success in Ottawa last year, and it meant that there was a lot of pressure to exhibit in Montréal, from various sources. Normand and Louis Robert had me in their sights. Crossing the threshold of their industrial loft building, with its graffiti and loft vibe, I found myself in the splendid, luminous white space that is Galerie Modulum. The huge 25ft-long wall is the first thing that struck me and it was obvious: I said yes.
Mort ou vif Portraits et autres captures by Mathieu Laca
October 19 – November 18, 2012
Vernissage : Friday, Oct. 19, 5pm
Galerie Modulum, 3081, Ontario street Est, #301
mathieulaca.com
Known to readers for last two years for his hyper-sexual canvases depicting fantastical creatures with erections and animal heads, this Laval-based artist has taken a turn to seemingly more “serious” material for his portrait series entitled Mort ou vif, to be exhibited for an entire month at the newly opened Galerie Modulum, from October 19. The exhibition represents the start of a new period for Laca’s work, as well as a new professional relationship with gallerist Normand Babin, Modulum’s curator. Our conversation with Mathieu Laca orginally published in Êtremag...
2B: The first canvas you showed us from this new series was a portrait of Francis Bacon, a gay artist whose influence has always been apparent in your work. What is it about Bacon’s life or work that inspired you to start the series with him?
Mathieu Laca: Bacon is the painter of whom I’ve made the most number of portraits. There are four paintings of him in the exhibit. His work haunts me. Like myself, he revolves entirely around the depiction of the male body. I think he was a real break-away artist by depicting the human figure with non-figurative techniques. He’s a god. I take a great deal of pleasure in painting his face, which is part doll, part bulldog…
2B: Amongst the artists you have chosen for this series, some share the trait of having lived a difficult or violent life (like Tchaikovsky or Van Gogh). What does your series say about the relationship between misfortune and creativity?
M.L.: I don’t believe that there is necessarily a link between misfortunate and creativity. But it is true that I am attracted to artists who have a tragic fate. It is perhaps their vulnerability that touches me more than anything. Furthermore, knowing that they were able to create fabulous work while they were living in destitution, it elevates the importance of what they accomplished, I think.
2B: Compared to the rampant sexuality of your previous series, the fauve influence is almost absent from the Mort ou vif portraits. Were there changes in your life that influenced this major shift in your subject matter?
M.L.: My palette has definitely evolved. There are a lot more texture effects in my pieces now. One of things people often ignore in my work is that I am in a constant of transformation, I’m always exploring new avenues and methods. I get bored very easily, and I abhor repetition.
2B: For this series, you enjoyed the collaboration of your husband, Jean Comeau, who sculpted the exquisite frames. Why were the frames so important for this project?
M.L.: My husband sculpted these motifs in connection with the artists whose portraits I painted. The frames are like a nod to the tradition of the artist, as well as an added element of a third dimension for each piece. It’s a fantastic addition to the impact of the works, and I have to say it’s a huge pleasure to work every day in the studio with Jean, with him sculpting and framing, and me painting beside him.
2B:The 20 portraits of great artists happen to include a talented young painter by the name of Mathieu Laca… Is this self-inclusion a way of situating yourself in a grand tradition, or is there a certain self-aggrandizement (perhaps ironic?) going on there?
M.L.: I paint self-portraits on a fairly regular basis, so there’s nothing ironic about that per se. However, including oneself in a series about masters, alongside portraits and bronze statues referencing art history, that is highly ironic! By situating myself within my own pantheon, I want to take the notion of narcissism to the point of farce. Some people could take a lesson, perhaps.
2B: Just as with last month’s group show RAYÉ, the Mort ou vif exhibit is the start of a relationship with the Galerie Modulum. What made you want to be a part of Normand Babin and Louis Robert’s project?
M.L.: I had a lot of success in Ottawa last year, and it meant that there was a lot of pressure to exhibit in Montréal, from various sources. Normand and Louis Robert had me in their sights. Crossing the threshold of their industrial loft building, with its graffiti and loft vibe, I found myself in the splendid, luminous white space that is Galerie Modulum. The huge 25ft-long wall is the first thing that struck me and it was obvious: I said yes.
Mort ou vif Portraits et autres captures by Mathieu Laca
October 19 – November 18, 2012
Vernissage : Friday, Oct. 19, 5pm
Galerie Modulum, 3081, Ontario street Est, #301
mathieulaca.com
Regards de maîtres: Mathieu Laca @ Modulum
Entrevue avec Jordan Arseneault publiée dans le magazine Être
Pour sa première grande exposition solo à Montréal, le peintre Mathieu Laca a choisi de créer son propre panthéon de vingt portraits. Connu de nos lecteurs depuis au moins l’année dernière pour ses toiles hyper-sexuées, ses êtres fantaisistes aux têtes d’animaux et une intensité d’expression inimitable, cet artiste lavallois travaille depuis des mois à la création de sa série de portraits d’artistes célèbres Mort ou vif, qui sera exposée à la Galerie Modulum dès le 19 octobre.
L’expo Mort ou vif représente le début à la fois d’une nouvelle période dans l’oeuvre de Mathieu Laca et d’une nouvelle relation professionnelle avec le commissaire Normand Babin de la Galerie Modulum. Entrevue avec l’artiste en phase de transformation…
Être. La première toile que tu nous a montrée de cette série était un portrait du peintre Francis Bacon, un artiste gai dont les influences ont toujours été marquées dans ton oeuvre. Est-ce qu’il y a un élément de la vie ou du style Bacon qui était derrière le désir de créer cette série en commençant avec lui?
Mathieu Laca. Bacon est le peintre dont j’ai peint le plus de portraits. Il y en a quatre dans l’exposition. Son œuvre me hante. Comme moi, il tourne tout entier autour du corps masculin. Je crois qu’il a ouvert une brèche fabuleuse en peignant la figure avec des moyens non-figuratifs. C’est un dieu. J’ai beaucoup de plaisir à peindre sa tronche moitié bulldog moitié poupon.
E. Comparé à la sexualité débridée de tes séries précédentes, l’esprit fauviste est presque absent des portraits Mort ou vif. Y-a-t-il eu un changement dans ta vie qui aurait influencé cette morphologie dans les motifs de tes peintures?
M.L. Ma palette a évolué, c’est vrai. Et il y a beaucoup plus d’effets de texture dans mes toiles maintenant. Ce que les gens ignorent souvent, c’est que je change constamment, j’explore toutes sortes d’avenues. Je me lasse très rapidement et j’ai horreur de me répéter.
L’expo Mort ou vif représente le début à la fois d’une nouvelle période dans l’oeuvre de Mathieu Laca et d’une nouvelle relation professionnelle avec le commissaire Normand Babin de la Galerie Modulum. Entrevue avec l’artiste en phase de transformation…
Être. La première toile que tu nous a montrée de cette série était un portrait du peintre Francis Bacon, un artiste gai dont les influences ont toujours été marquées dans ton oeuvre. Est-ce qu’il y a un élément de la vie ou du style Bacon qui était derrière le désir de créer cette série en commençant avec lui?
Mathieu Laca. Bacon est le peintre dont j’ai peint le plus de portraits. Il y en a quatre dans l’exposition. Son œuvre me hante. Comme moi, il tourne tout entier autour du corps masculin. Je crois qu’il a ouvert une brèche fabuleuse en peignant la figure avec des moyens non-figuratifs. C’est un dieu. J’ai beaucoup de plaisir à peindre sa tronche moitié bulldog moitié poupon.
E. Comparé à la sexualité débridée de tes séries précédentes, l’esprit fauviste est presque absent des portraits Mort ou vif. Y-a-t-il eu un changement dans ta vie qui aurait influencé cette morphologie dans les motifs de tes peintures?
M.L. Ma palette a évolué, c’est vrai. Et il y a beaucoup plus d’effets de texture dans mes toiles maintenant. Ce que les gens ignorent souvent, c’est que je change constamment, j’explore toutes sortes d’avenues. Je me lasse très rapidement et j’ai horreur de me répéter.
E. Pour cette série, tu as bénéficié de la collaboration de ton conjoint, Jean Comeau, pour la sculpture exquise des cadres. Pourquoi pour ce projet la question du cadre était-elle si importante?
M.L. Mon mari a sculpté des motifs en lien avec les artistes dont j’ai peint les portraits. Les cadres sont des clins d’œil à la tradition de même que le prolongement des tableaux dans une dimension nouvelle. C’est un apport merveilleux et je dois dire que c’est vraiment un grand bonheur de travailler tous les jours dans l’atelier avec Jean, lui sculptant et encadrant et moi peignant.
E. Les 20 portraits de grandes artistes comprend aussi un portrait d’un jeune artiste talentueux nommé Mathieu Laca. Est-ce que cette auto-inclusion est une manière de te situer dans la tradition tout simplement, ou y-a-t-il un certain égoïsme (même ironique) qui peut s’en déduire?
M.L. Je peins assez régulièrement des autoportraits donc ces œuvres n’ont rien d’ironique. Mais leur inclusion dans un corpus de maîtres, leur exposition parmi les portraits de bonzes de l’histoire de l’art, ça c’est hautement ironique ! Je m’introduis moi-même dans mon propre panthéon… L’égoïsme poussé jusqu’à la farce. Certains devraient en prendre de la graine.
E. Tout comme RAYÉ, l’expo solo Mort ou vif représente un début de relation avec la Galerie Modulum. Qu’est-ce qui t’as attiré à faire partie du projet de Normand Babin et Louis Robert?
M.L. J’ai eu beaucoup de succès à Ottawa l’année passée et ça a fait en sorte que les pressions pour que j’expose à Montréal se sont multipliées. Normand et Louis Robert m’avaient dans leur mire. Après avoir gravi les marches d’un bâtiment industriel plein de graffitis, je suis arrivé dans ce splendide espace tout blanc et lumineux qu’est Modulum. Un grand mur de 25 pieds de long m’a sauté au visage. C’était clair : j’ai dit oui.
Mort ou vif portraits et autres captures par Mathieu Laca
du 19 octobre au 18 novembre, 2012
Vernissage : vendredi le 19 octobre
Galerie Modulum, 3081, Ontario Est, #301
mathieulaca.com
M.L. Mon mari a sculpté des motifs en lien avec les artistes dont j’ai peint les portraits. Les cadres sont des clins d’œil à la tradition de même que le prolongement des tableaux dans une dimension nouvelle. C’est un apport merveilleux et je dois dire que c’est vraiment un grand bonheur de travailler tous les jours dans l’atelier avec Jean, lui sculptant et encadrant et moi peignant.
E. Les 20 portraits de grandes artistes comprend aussi un portrait d’un jeune artiste talentueux nommé Mathieu Laca. Est-ce que cette auto-inclusion est une manière de te situer dans la tradition tout simplement, ou y-a-t-il un certain égoïsme (même ironique) qui peut s’en déduire?
M.L. Je peins assez régulièrement des autoportraits donc ces œuvres n’ont rien d’ironique. Mais leur inclusion dans un corpus de maîtres, leur exposition parmi les portraits de bonzes de l’histoire de l’art, ça c’est hautement ironique ! Je m’introduis moi-même dans mon propre panthéon… L’égoïsme poussé jusqu’à la farce. Certains devraient en prendre de la graine.
E. Tout comme RAYÉ, l’expo solo Mort ou vif représente un début de relation avec la Galerie Modulum. Qu’est-ce qui t’as attiré à faire partie du projet de Normand Babin et Louis Robert?
M.L. J’ai eu beaucoup de succès à Ottawa l’année passée et ça a fait en sorte que les pressions pour que j’expose à Montréal se sont multipliées. Normand et Louis Robert m’avaient dans leur mire. Après avoir gravi les marches d’un bâtiment industriel plein de graffitis, je suis arrivé dans ce splendide espace tout blanc et lumineux qu’est Modulum. Un grand mur de 25 pieds de long m’a sauté au visage. C’était clair : j’ai dit oui.
Mort ou vif portraits et autres captures par Mathieu Laca
du 19 octobre au 18 novembre, 2012
Vernissage : vendredi le 19 octobre
Galerie Modulum, 3081, Ontario Est, #301
mathieulaca.com